Vendredi 8 mai 5 08 /05 /Mai 11:08
Mon éducation fut rigoureuse. Je devais m'appliquer à tout bien faire, surtout sur ce qu'elle m'apprenait (la lessive, le nettoyage, la cuisne entre autres)
J'adorais faire la cuisine, on faisait des gâteaux, j'adorais faire toute les étapes moi même. Ma mère supervisait. J'adorais ça car la récompense était de manger le bon gâteau que j'avais fait. J'adore manger donc j'adore faire la cuisine. C'est toujours vrai aujourd'hui. Depuis toute petite je fais la cuisine. J'épluche, je découpe les légumes, je les prépare en marinant dans l'eau, je prépare la viande, je surveille la cuisson, l'assaisonnement etc... Je faisais tout, ma mère se contentait de regarder et de vérifier si ça allait à sa convenance. Je faisais la cuisine jusqu'au bout.
Je devais préparer la table, mettre le set de table, mettre les couverts et assiettes pour nous deux, mais aussi bien pour des personnes dinant à la maison. Je me souviens que des amis proches considérés comme la famille se sentaient génés parfois quand je servais. Je pouvais remarquer notamment un oncle qui se contenait de la gêne que cela produisait quand je servais tout le monde.  En fait il n'y avait que les femmes qui servaient à ce moment là et je constate avec le recul que j'étais le seul garçon à faire ça. Quand on mangeait chez eux seul les femmes préparaient et cuisinaient, les hommes attendaient en buvant l'apéro, les enfants jouaient. Je ne faisais aps la cuisine chez eux car on était considérés comme invitées. Quand on recevait des invités ça me génait aussi de sentir cette tension ou plutôt ces regards fuyant ou ces silences quand je posait la table. Personne n'osait rien dire. Je n'osais pas moi même ne pas le faire car je redoutais les réprimandes après le départ des convives. Déjà durant le service, quand je le faisais mal, j'avais le regard dur et froncé de ma mère sur moi, parfois discrètement elle me pinçait pour signifier son mécontentement. Il fallait toujours que je fasse bien les choses.

  Cette exigence et fermeté fut toujours présente. Pour mes notes, ça n'était jamais parfait, il fallait toujours que je fasse plus, ça restait toujours insuffisant à ses yeux. Et ce malgrès que j'avais de bonnes notes, à l'école primaire et au collège j'étais 2ème de la classe, au pire j'ai été 3ème bien que vers le lycée je déclinais. Je me rendais compte que de toute façon ça ne sera jamais parfait à terme, c'était sans fin et inacessible d'être bien. C'était à un paroxysme tel que même quand j'avais 20/20, elle me rétorquait avec un visage froid que c'était pas mal mais qu'il fallait faire encore mieux, le tout avec une mine désintéréssée et dédaigneuse. Tous les jours j'avais des remarques sur ce qui n'allait pas, des hurlements quotidiens sur ce qui n'allait pas aussi bien de ma faute que sur son humeur du jour. Si quelque chose n'allait pas au travail, si elle était simplement contrariée par n'importe quoi, elle se défoulait sur moi. Pour moi ça paraissait normal, je devais la soutenir j'étais son enfant, je devais faire en sorte qu'elle soit bien. Des heures à l'entendre hurler. Je vivais dans un appartement hlm, quand je sortais, je sentais les chuchotements des voisins et toujours ces regards sur moi.

La seule personne parmis les voisins avec qui je ne sentais pas cette lourdeur et avec qui je me sentais à l'aise était la folle. On la surnommait la folle dans le quartier, c'était ma voisine de palier. C'était une polonaise qui avait connu la 2eme guerre mondiale apparrement. Une tutrice venait régulèrement la voir dans le mois. Elle parlait toute seule, elle faisait toute une scène dans la rue comme si on regardait une scène de théàtre. C'était marrant à voir, elle parlait à des personnes que l'on ne voyait pas, elle agissait comme si elle était vraiment dans là pièce qu'elle imaginait alors q'elle était dans la rue. C'était souvent des scènes de travail, d'atelier ouvrier et elle sortait tout le temps des insultes sur ces personnages que l'on ne voyait pas, comme si elle se défendait de ces personnes. Parfois aussi c'était des insultes contre les voisins qui lui faisaient des crasses de manière mesquine.
La seule personne avec qui j'étais à l'aise parmis les voisins c'était elle. Quand elle me croisait ou me voyait elle arrêtait de parler toute seule ou arrêtait ses scènes, elle me regardait sans un mot, un regard normal, presque d'amitié, en tout cas de bienveillance. Un silence serein et doux. Habituellement avec les autres voisins elle faisait tout le temps des simagrées, elle singeait les gens, elle se moquait d'eux, elle les fustigeait mais quand je passais, elle se calmait et ne disait mot. Elle me tenait la porte d'entrée de l'immeuble, je passais timidement.
Par audrey - Publié dans : education - Communauté : DOMINATRIX
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