Souvent alors que je suis habillée en mec, on me fait des réflexions comme si j'étais
une fille ou alors je me rend compte d'avoir des attitudes féminines. Le plus courant est quand je passe mes doigts dans les cheveux pour les dégager vers l'arrière ou sur le coté. C'est un geste
réflexe que j'ai depuis toujours et je ne me rend jamais compte sur le moment, je m'en rend compte après coup quand des mecs me regardent du coin de l'oeil. Je ne me suis jamais vu en trin de faire
ce geste mais aux regards réguliers de certains mecs je sens ce trouble ou ce questionnement dans les yeux. Les seuls mecs à ne pas réagir en bloquant son les gays qui apprécient l'instant avec un
sourire.Au collège j'avais les cheveux longs jusqu'aux épaules. Pas mal de garcons m'appelaient "Audrey!" avec cet air narquois et la voix aigue. Je ne me formalisais jamais et je m'en foutais un peu, je n'allais jamais bêtement à entrer des le jeu ni à entrer dans la peite bataille (ne m'appelle pas comme ça etc...). Je trouvais ça nul et anodin si bien quel'on passait vite à autre chose. Les garcons cherchaient toujours à me faire réagir mais comme je ne réagissais pas ils étaient tout le temps décus.
J'avais l'air tellement fille qu'une fois Gabriel un copain de classe tenta de m'embrasser sur la bouche. C'était le genre garçon turbulent, pas stressé mais qui avait besoin tout le temps de bouger, il était déjà plutôt développé pour son âge, il étaait donc plus fort que moi physiquement. D'autant que j'étais la plus jeune de la classe du fait de mon avancement scolaire, j'avais un an de moins que l'âge normal pour le niveau de classe. J'ai toujours été la plus jeune dans ma classe. Je n'ai rencontré que 2 fois quelqun comme moi dans ma classe et une autre fille qui avait 2 ans d'avance au lycée. Gabriel donc un jour voulût m'embrasser sur la bouche. Il me dit que "j'étais bonne" et essaya d'avacer sa bouche sur la mienne, très vite je reculais la tête mais il eu le temps de me saisir le bras. Il essaya de me bloquer pour renouveller sa tentative mais je me débattais, il m'enserra autour de ses bras en me plaquant au mur. J'étais beaucoup moins forte que lui alors je me laissais faire en me disant que ça irait vite. Je n'ai pas apprécié son goût et ce qui me génait le plus c'est que c'était devant les copains de classe dans le couloir juste avant d'entrer en classe. Personnellement ce fut un peu la honte. Le problème c'est qu'il réessayait d'autres jours, j'arrivais à esquiver le voyant venir mais je devais supporter son insistance et ses vannes. Il était devenu tellement chiant qu'à la fin je lui expliquais en aparté que ça n'était plus drôle et d'arreter. Apparement il n'aurait jamais arrêté si bien que je lui proposer de me laisser embrasser mais pas devant tout le monde. L'affaire entendue, il me lacha petit à petit apres quelque baiser.
Je ne sais pas ce qui l'excitait chez moi mais je réussis à m'en détacher en lui présentant une fille plus belle que moi.
Plus récemment à propos de mon apparence, dans le métro, une petite fille me faisait le
compliment que j'avais de jolies ongles et sa soeur répondait que c'était trop long pour un mec, ça faisait plutôt bizarre pour elle. Les 2 se bataillaient ensuite entre ce qui est beau et ce qui
est normal. Ca s'est passé il n'y a pas très longtemps et c'est vraiment à ce moment là que j'ai constaté que ça faisait très féminin, j'en ai vraiment pris conscience à ce moment là. Quelques amis
ou même au travail me faisait la remarque mais dans le sens ou il faudrait les couper car c'est trop long et pas dans le sens ou ça faisait fille. En tout cas je le comprenais comme ça. Je n'ai
jamais fait attention à mes ongles, ca me semble naturel de les laisser pousser et comme j'ai les doigts fins ca fait plutôt jolie. Je ne me coupe le pls tardivement possible et jamais à ras, je ne
trouve ca moche très court.Jusque là c'étaient des petites remarques lègéres comme ça, donc je ne tiltais pas trop sur mon apparence ou mon attitude féminine. D'une manière générale, pour mes cheveux, mes ongles, mes habits, je réagis plutôt à savoir si c'est beau sur moi ou pas, ce ne sont que des petites choses en (tout cas our moi) qui semblent faire ressortir cette particularité. Pour moi je ne réfléchis pas, je ne me rend pas compte, ça n'est pas des choses auxqelles je pense consciemment tout le temps.
Là ou ça été le plus marquant pour moi c'est au boulot quand on a commencé à dire à la fin du travail "aurevoir mesdames" sur l'équipe. Il y a un collègue pour qui je pense que c'est plus de la vanne mais comme d'autre le font je me pose des questions si ça n'est pas que de la vanne. Quand un des collègues part, il dit aurevoir collectivement et naturellement à la fin, mais en disant "les mecs et les filles" ou "messieurs et mesdames" alors qu'il n y a pas de fille sur l'équipe ni dans la pièce à ce moment là. Ces petits mots la me font comprendre que ça m'ait destiné. ça n'est pas qu'un mec qui l'a fait et ça ne s'est pas produit qu'une seule fois. J'imagine que ça doit peut être la petite rigolade passagère à la pause, cependant je n'ai pas eu frontalement de méchanceté ni de ricanerie devant moi. Un seul collègue ose m'appeler mademoiselle ou à dire "attend il y a une fille aussi" quand on commande le repas collectivement. Avec lui je sens que ça n'est pas méchant car je m'entend bien avec lui, je sais que c'est un grand déconneur, on se voit souvent en dehors du travail dans des bars de nuits ou fête. Je sens que c'est plus de la rigolade de camaraderie. Etcomme je blague aussi bien avec eux, je n'ai pas vraiment de tension ni de mechanceté avec eux, les rapports restent décontractés et sains.
Pour autant, quand les autres lancent des mesdames ou mesdemoiselles je ne me sens pas offusquer, ce qui fait qu'ils ont laché la blague au bout d'un moment. En même temps je ne me sentais pas blesser mais même plutot fière.
Je devais préparer la table, mettre le set de table, mettre les couverts et assiettes
pour nous deux, mais aussi bien pour des personnes dinant à la maison. Je me souviens que des amis proches considérés comme la famille se sentaient génés parfois quand je servais. Je pouvais
remarquer notamment un oncle qui se contenait de la gêne que cela produisait quand je servais tout le monde. En fait il n'y avait que les femmes qui servaient à ce moment là et je constate
avec le recul que j'étais le seul garçon à faire ça. Quand on mangeait chez eux seul les femmes préparaient et cuisinaient, les hommes attendaient en buvant l'apéro, les enfants jouaient. Je ne
faisais aps la cuisine chez eux car on était considérés comme invitées. Quand on recevait des invités ça me génait aussi de sentir cette tension ou plutôt ces regards fuyant ou ces silences quand
je posait la table. Personne n'osait rien dire. Je n'osais pas moi même ne pas le faire car je redoutais les réprimandes après le départ des convives. Déjà durant le service, quand je le faisais
mal, j'avais le regard dur et froncé de ma mère sur moi, parfois discrètement elle me pinçait pour signifier son mécontentement. Il fallait toujours que je fasse bien les choses.
Cette exigence et fermeté fut toujours présente. Pour mes notes, ça n'était jamais
parfait, il fallait toujours que je fasse plus, ça restait toujours insuffisant à ses yeux. Et ce malgrès que j'avais de bonnes notes, à l'école primaire et au collège j'étais 2ème de la classe, au
pire j'ai été 3ème bien que vers le lycée je déclinais. Je me rendais compte que de toute façon ça ne sera jamais parfait à terme, c'était sans fin et inacessible d'être bien. C'était à un
paroxysme tel que même quand j'avais 20/20, elle me rétorquait avec un visage froid que c'était pas mal mais qu'il fallait faire encore mieux, le tout avec une mine désintéréssée et dédaigneuse.
Tous les jours j'avais des remarques sur ce qui n'allait pas, des hurlements quotidiens sur ce qui n'allait pas aussi bien de ma faute que sur son humeur du jour. Si quelque chose n'allait pas au
travail, si elle était simplement contrariée par n'importe quoi, elle se défoulait sur moi. Pour moi ça paraissait normal, je devais la soutenir j'étais son enfant, je devais faire en sorte qu'elle
soit bien. Des heures à l'entendre hurler. Je vivais dans un appartement hlm, quand je sortais, je sentais les chuchotements des voisins et toujours ces regards sur moi.
J'ai toujours fait les taches ménagères depuis toute petite: vaisselle, lessive. Par
contre niveau rangement, j'ai toujours été bordelique, en tout cas tout ce qui n'est pas vêtements. Je retrouve toujours facilement un cd, un papier, une cle usb etc...
La lessive c'est pareil, je la fais depuis enfant, je l'ai toujours fait depuis petite
dans ma mémoire. Bien sur par la suite, je la faisais toute seule à partir de mes 12 ans. J'ai toujours trouvé ça ahurissant de voir plus tard au lavomatic ces étudiants de 17-20 ans qui
découvraient la machine à laver. Je pensais que c'était naturel de savoir la différence de couleur, le blanc, la laine, les matières de vêtements, l'essoreuse, ou mettre la poudre ou le liquide,
combien de tour pour sécher, plier le linge. A chaque fois qu'un étudiant me demandait comment on faisait, je trouvais ça étonnant qu'il ne le sache pas. Il y avait aussi des étudiantes qui me
demandaient mais c'était objectivement moins fréquent. Je me posais la question au début s'ils n'avaient jamais eu de machine à laver chez eux ou s'il y avait un majordome un truc comme ça. Pour
moi quand j'avais 12-14 ans voir des grands me demander comment marche une machine à laver, un séchoir ou une essoreuse c'était incroyable. Bon encore, l'essoreuse je comprends, c'est pas courant à
la maison, mais au moins la machine à laver avec les boutons et savoir ou mettre le liquide?! Hallucinant.
Ce qui est halluciant aussi c'est quand je fais les magasins de vêtements d'homme ou
même en grande surface, il n'y a pas de mecs qui sachent vraiment sa taille ou qui le fassent tout seul. C'est toujours accompagné d'une copine qui au final décide. Les mecs ont tendance à faire
vite fait l'achat comme si c'était une corvée dont il faille se débarasser le plus rapidement possible. Il n'y a pas la notion de plaisir de prendre le temps de choisir quelquechose de beau. Ils ne
prennent pas le temps de considérer quelquechose qui va les embellir. C'est souvent par nécessité ultime qu'il y va, comme par exemple obtenir un pull chaud pour l'hiver, un nouveau pantalon car
l'ancien est usé ou il faut une chemise car on a un repas de famille ou une soirée anniv. Moi j'achète régulièrement mais peut être parceque j'aime bien m'habiller et que je cherche toujours des
beaux trucs à mettre.
Je comprends mieux aujourd'hui le regard de la maitresse qui nous gardait à la maternelle
quant elle nous changeait pour la sieste ou la salle de jeu. On se déchaussait et on mettait une sorte de pyjama dans mes souvenirs afin de faire des activités comme se maquiller, de la gym,
jouer à tiller etc... tout ca sur un sorte de tatami. Les maitresses avaient un regard surpris au début quand elle m'aidait à me changer et je comprend aujourd'hui que c'était à cause des
collants que je portais. Je portais tout le temps des collants, je ne sais pas pourquoi. J'avais des pantalons ou des salopettes et dessous des collants. J'ai du porter aussi des jupes car je me
souviens toujours des regards des autres parents étonnés au début sur moi quand on arrivait à l'école. Souvent même dans la rue, je me souviens très bien que l'on me prenait pour une fille. Je me
rappelle très bien d'une personne agée une fois qui s'etait arrétée devant moi en s'exclamant « ah quelle jolie petite fille! », je répondais naivement non je suis un garcon, et la mémé
souriait en m'offrant une sucrerie. Cela m'arrivait souvent que des mamies s'arretaient pour me féliciter ou pour se réjouir de voir une enfant comme moi, ça les émerveiller à chaque fois.
J'avais les cheveux qui tombaient jusqu'aux épaules à ce moment là, j'ai de long cheveux
noirs comme les tahitiennes, on m' toujours dit que j'avais de beaux cheveux. Par la suite, je les ai raccourci. Ma coiffeuse aujourd'hui a ce même sourire quand elle me fait une coupe au carré.
Je m'entend très bien avec ma coiffeuse qui me fait des coupes féminines sympa. C'est souvent elle qui me propose des coupes féminines, elle m'aide un peu par ce biais à me décomplexer. Même
quand je fais du shopping dans des boutiques pour femme (en tenue masculine), je suis toujours bien accueillie sans complexe. Les vendeuses n'hésitent pas à me proposer des styles de vêtement ou
de me proposer de les essayer en cabine. Ca se passe toujours bien en magasin de vêtements avec les femmes. Elles sont beaucoup plus tolérantes et complices la dessus. Les seules qui ont des
attitudes plus réticentes sont celles venant des cités ou plus précisement d'apprence maghrebines ou arabes. Ca m'a surpris d'ailleurs car en mec j'ai reçu plus d'attitudes racistes de la
part de personnes blanches. Les vendeuses black elle s'en foutent et sont indifférentes. Les femmes black plus agées (45-60 ans) sont plus tolérantes. Quand je vais dans une boutique de
cosmétique afro , les mama sont plus sympas, joviales et complices, sachant très bien que quand je demande des produits c'est pour moi, surement à cause de l'expérience. Elles ont l'habitude de
voir des garcons demander des produits de femmes, elles ne sont pas choquées ni hostiles mais bien avenantes.





